Crux-la-Ville *

Saints patrons : Saints Nazaire et Celse, fêtés le 28 juillet

L’EGLISE

 

Si la commune de Crux-la-Ville compte aujourd’hui un peu plus de 400 habitants, elle en dénombrait 2028 en 1836. On comprend alors la décision du conseil municipal du 13 juillet 1864 de démolir l’église des XIIe et XVIe siècles, jugée trop petite (immortalisée par un dessin du commandant Barat dans les années 1830), pour construite l’église actuelle aux dimensions imposantes.

(croquis de l’ancienne église

et vue d’en hauteur avec presbytère)

ancienne église de CRUX dessin Barat
CRUX église et presbytère 23.04.2013

Edifiée dans le style néo-roman par l’entreprise Boileau d’Auxois, elle eut pour architectes les célèbres Pierre Paillard et Charles Lutz. L’édifice fut consacré le 10 octobre 1868. Elle est dédicacée aux saints Nazaire et Celse, évangélisateurs au IVe siècle.

(carte postale années 1910 église côté entrée ouest)

CRUX ancienne croix place de l'église

Cette église est riche d’un certain nombre d’œuvres d’art :

 

La plus ancienne est un tableau en bois peint du XVIe siècle : le Couronnement de la Vierge. Classé Monument Historique, il est accroché au mur intérieur du clocher côté nef à gauche. L’auteur reste inconnu.

 

panneau peint Le Couronnement de la Vierge photo D Lavest
1 Ange Gardien  CRUX LA VILLE

Du côté droit en entrant, face à la nef, une grande photo reproduit une toile de Jean-Baptiste de Champaigne : l’Ange Gardien ou Le Songe de Jacob, datée de 1654 et classée Monument Historique. L’œuvre originale se trouve en dépôt, depuis 2014, au musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers.

Dans la partie basse à gauche est représenté le Songe de Jacob, fils d’Isaac et petit-fils d’Abraham. Du haut d’une échelle atteignant le ciel, Dieu s’adresse à Jacob dans son sommeil (Genèse 28). Des anges se tiennent sur l’échelle céleste, intermédiaires entre le Très Haut et Jacob. Le peintre a choisi le moment de l’endormissement qui fait penser aux derniers instants de la vie terrestre avec la montée de l’âme vers Dieu.
Sur la même toile l’Ange gardien évoque l’archange Raphaël conduisant Tobie, fils de Tobit, dans son voyage en Médie (Tobit 5).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le transept nord  est accrochée une plaque funéraire en marbre noir aux armoiries de Louis-Alexandre de Damas (1706-1763) comte de Crux-le-Châtel (classée Monument Historique).

 

épitaphe comte de Damas15.02.2021a
après restauration (photo Vincent Galin 06.11.19)

Dans le transept nord également se trouve le grand mémorial en l’honneur des soldats de 1914-1918 réalisé au début des années 1920 par Paul Renard, alors curé de Saint-Franchy. Cette œuvre a pour thème « Les Rameaux » avec cette citation de l’auteur :

« Quand  vous verrez là-haut sur la croix couronnée                                        Reverdir les Rameaux qu’on bénit chaque année,

Priez pour ces héros dont les lointains tombeaux

Restent sans fleurs, sans buis, au matin des Rameaux »

Ce mémorial a été inscrit Monument Historique le 3 septembre 2018, puis restauré et béni le 11 novembre 2019.

 

 

 

 

 

 

 

En hommage aux Résistants du Maquis Mariaux tombés lors des combats des 12-15 août 1944 dans les bois de Crux-Moussy, est accroché sur le mur gauche près de l’absidiole de la Vierge Marie, un tableau en faïence de Nevers consacré à Notre-Dame de La Goutte du Charme (l’un des lieux des affrontements). Notre-Dame avait été fortement invoquée par la population le jour de sa fête, le 15 août, pendant que des tirs incessants s’entendaient dans le bourg et autour. En remerciement à la Vierge Marie qui a évité que Crux-la-Ville ne subisse le sort d’Oradour-sur-Glane, l’épouse du commandant Gaudry a offert  cet ex-voto à l’église. 

MAQUIS MARIAUX Faïence à l'église 09.11.2020a
chaire15.02 (2)a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’église de Crux contient aussi une grande chaire en bois stylisée, issue des ateliers Léon Ragueneau de Donzy (fin XIXe - début XXe).

 

Les vitraux

 

Le premier vitrail a été placé, sous le ministère de l’abbé Hurbain, et à ses frais, dans le transept sud : il représente saint Jean-Baptiste, patron secondaire de la paroisse (longtemps la grande fête locale se tenait fin juin pour « la saint Jean »).

 

 

 

 

 

 

 

Sous le ministère de l’abbé Girard, ont été installés dans l’abside, pendant la Semaine Sainte de 1883, saint Pierre et saint Paul avec, au milieu d’eux, le Sacré Cœur

 

vitrail du Sacré Coeur photo Denise Lavesta

A Noël 1883, saint Hubert fut installé dans le bas-côté sud (don de Hubert Peuvot du Landas).                                                                                                                                       

En 1892 ont été posés dans le bas-côté nord les vitraux de saint Bernard, sainte Jeanne de Chantal (fondatrice de l’Ordre de la Visitation avec saint François de Sales).
En 1893, à la suite dans le bas-côté nord, saint François de Sales,  sainte Reine (martyre de la Bourgogne).Dans le prolongement côté nord, dans la chapelle des fonts baptismaux, nous trouvons saint Rémi (qui évoque le baptême des Francs), et le Baptême de Jésus. Un autre vitrail, de 1900, représente l’apparition de la Vierge à sainte Bernadette.                                                                        Enfin, dans le transept nord, un vitrail représentant saint Louis a été posé en 1923.

Les vitraux ont été restaurés en 2017 et 2020, notamment grâce à une souscription auprès de la Fondation du Patrimoine.

statue Immaculée15.02.202_1a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On compte 18 statues.

 

Parmi elles, celle de saint Jean-Baptiste, bénie le  15 août 1868, une statue de la « Vierge Immaculée », bénie le 16 mai 1869 (Le dogme de l’Immaculée Conception a été proclamé 15 ans auparavant, le 8 décembre 1854).

(L’immaculée Conception)

 

 

 

Une statue remarquable du Sacré Cœur, a été donnée en janvier 1921 par la famille de l’abbé Corbier, alors curé de Crux.

(Sacré Cœur + saints Etienne et Celse)

 

statues SacréCoeur St Etienne St Celse 15.02.2021a

On remarquera les statues de saint Etienne et saint Celse (au moment de la consécration de l’église, l’autel où sont déposées ces statues était dédié aux deux saints patrons : Nazaire et Celse ; or la statue de saint Nazaire se trouve dans la chapelle des fonts-baptismaux ; il semble que ce soit un problème de socle qui ait conduit à l’installation que nous observons maintenant).

statue saint Michel 15.02.2021a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux très grandes statues encadrent l’entrée du chœur : à gauche saint Michel et à droite sainte Jeanne d’Arc, patrons de la Nation.

 

Les statues de sainte Thérèse de Lisieux, canonisée le 17 mai 1925, et de la bienheureuse Bernadette ont été payées par la souscription des paroissiens. Près de la statue de Bernadette a été installée au milieu des années 1950 une « grotte de Lourdes » peinte sur le mur, avec, devant, une statue de la Vierge de Lourdes et une autre de Bernadette en paysanne, à genoux. Ce duo de statues a été redoublé dans les années 1970 environ par une donation  de ces deux mêmes représentations, placées au même endroit.  

 

Enfant Jésus de Prague15.02.2021a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’église de Crux possède également une statuette de l’Enfant Jésus de Prague, déposée dans le transept nord (bénie en octobre  1932), représentation qu’il n’est pas si fréquent de trouver dans nos églises.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un support de cierge pascal en bois a été réalisé à la fin des années 1950 par le menuisier Auger, de Forcy. Adam et Eve sont sculptés indépendamment sur un bord.

 

porte-cierge pascal Auger 15.02.2021a
lutrin 15.02.2021a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un lutrin en fer forgé (XIXe) se trouve près des fonts baptismaux.

(photo où l’on voit aussi les statues de saint Nazaire et de sainte Thérèse)

Dans le clocher : La cloche en bronze la plus ancienne date de 1712. Elle est classée Monument Historique (deux autres cloches, achetées par la Fabrique de la paroisse, ont été bénies le 4 septembre 1887)

 

 

 

 

 

 

 

 

Le chemin de croix court sur le mur des bas-côtés. Il a  été érigé en 1867. Il devrait être restauré en 2022.

 

chemin de croix photo Denise Lavesta

LES CALVAIRES

 

Au début du XXe siècle,  les croix étaient bien nombreuses sur le territoire communal : il y en avait presque dans chaque hameau. Aujourd’hui cinq croix subsistent et une a été re-créée.

 

La croix la plus ancienne de la commune est celle qui se trouve au milieu du cimetière.

Il s’agit de celle qui était sur la place de l’église quand cette dernière était entourée du cimetière. En 1843, pour des raisons d’hygiène, le cimetière devait être déplacé là où il se trouve actuellement. Mais le curé Hurbain, en 1852, a fait face à une véritable émeute quand on a commencé à démolir le mur du vieux cimetière pour créer la place actuelle. Le cimetière n’a donc finalement été transféré qu’au moment où on a aussi détruit l’ancienne église pour construire la nouvelle. La croix, cependant, est restée encore des années sur cette place jusqu’à ce qu’on érige là le monument aux morts de la guerre de 14-18 (inauguré en août 1922).

(Croix du cimetière)

cimetièrea
CRUX ancienne croix place de la Résisitance avec le monum_enta

 

 

 

 

La croix de la place de la Résistance : une croix en fer remplace une ancienne croix en pierre, comme en témoignent les clichés datant de l’époque où se tenaient des foires à Crux. 

 

 

 

Dans le bourg existe aussi la croix des Parrots, route de l’Autrevelle, au carrefour de la rue du Parrot. Elle a été reconstruite par la commune, et bénie le 18 juin 2017.

 

Croix des Parrots fixée le 23.06 (1)a
Croix des Bordes réinstallée le 21.06 (3)a

 

Dans les hameaux, seule subsiste la croix des Bordes. Elle a été remplacée au début des années 1960. Hélas, on ne sait rien de la date d’implantation de cette croix (pourtant, chaque fois qu’une croix était bénie, le curé en faisait mention dans son livre de paroisse). Cette croix a été refaite en 2017 et bénie le même jour que la croix des Parrots.

 

C’étaient souvent des croix dites  « de Mission », implantées pendant des missions prêchées par des religieux pour la paroisse.

 

Dans la forêt, demeurent toujours deux croix :

 

 

 

 

 

 

La Croix Saint Thomas est située dans les bois de Crux en limite de la commune de Saint-Franchy au sud de l’étang du Merle. On y accède par l’allée forestière de Houx. C’est une croix en bois bien fixée sur un solide socle en pierre, réalisé par Henri Chassain, ancien propriétaire des Bois de Crux. Comme pour la Croix Gerbault, une Vierge a été placée dans le pied de la croix.

 

CROIX ST THOMAS 2015-07-03 20.30.20a
CROIX GERBAULT (2)a

 

 

 

 

 

La croix Gerbault  que l’on trouve en suivant le chemin au-dessus de l’ancien presbytère de Crux-le-Châtel. Là non plus on ne trouve pas trace de la date d’érection dans le livre de paroisse. Elle a été refaite et bénie au début des années 1980. A noter la petite statue de Notre-Dame de Lourdes dans la niche de cette croix. Sous la niche, une petite plaque indique « Croix Gerbault ». On ignore d’où vient ce nom.