Moulins-Engilbert *

Saint patron : Saint Jean-Baptiste, fêté le 24 juin

ÉGLISE

HISTORIQUE

Un document de 1161 atteste l'existence de plusieurs églises dans la ville. Une chapelle doit occuper le site dès le XIe siècle.

* Vers 1360, Philippe de Moulins, natif de Moulins-Engilbert, chanoine de Notre Dame de Paris, conseiller des rois de France Jean le Bon, Charles V et Charles VI, évêque d’Évreux puis de Noyon, fait construire une chapelle dédiée à Notre Dame sur son terrain contigu à l'église paroissiale. Il associe sur son blason les figures liées à deux de ses titres : la croix ancrée de ses armes personnelles qui évoquent celles des chanoines d'Autun, et les crosses adossées sur semis de fleurs de lis, les armes de tous les comtes-évêques de Noyon.

* En 1391, il fonde dans cette chapelle une collégiale de six chanoines, prospère jusqu'en 1509.

* C'est alors qu'un terrible incendie ravage la ville et ses murailles. L'église paroissiale et la collégiale sont reconstruites mais réunies en un seul édifice, chacune ayant sa porte et son clocher.

* A la Révolution la collégiale est supprimée, son clocher abattu, l'église transformée en Temple de la Raison. La plupart des statues, vitraux et mobilier sont détruits.

* Au XIXe siècle, grâce à l'opiniâtreté des Moulinois et au dévouement du curé Meslier, une restauration est menée à bien en un siècle. En 1871, Félicité Guyon offre de nouveaux vitraux, tous réalisés entre 1872 et 1875 par M. Lobin, verrier à Tours.

* En 1905, la façade est restaurée.

VISITE

(longueur : 28m, hauteur sous voûte : 10m, hauteur de la tour : 44m)

Le clocher

Sur les trois cloches, seules deux sont en fonction.

La plus grosse, bénite en 1767, nommée Françoise, pèse 2400 livres. L'état actuel de la charpente ne permet malheureusement plus de la faire sonner… On n'entend donc plus le « sol » qui apportait la note de joie… (Parrain : François Guillier de Monts, juge de Moulins-Engilbert. Marraine : Françoise de Meun de la Ferté).

La deuxième, bénite en 1776, Louise, donne le « sol dièse ». (Parrain : Enry Souchon, « avocat en Parlement, conseiller du roy receveur au grenier à sel de Moulins-Engilbert ». Marraine : dame Marie-Anne Pougault).

La troisième, bénite en 1807, cache son nom. Elle donne le « si bémol » et a pour parrain Louis-François Viel d'Espeuilles et pour marraine Magdeleine-Pauline Sallonnyer.

A l’extérieur

 

Aux angles du clocher, des niches étaient occupées, avant la Révolution, par des statues. Seule subsiste, à l'angle Sud-Est, celle de saint Jean-Baptiste (XVIe siècle).

De style gothique flamboyant, l'église possède une nef de quatre travées flanquées à gauche de trois chapelles et à droite d'un bas-côté (collatéral), chœur sous le clocher, abside. L'irrégularité de plusieurs parties vient de l'unification des deux édifices lors de la reconstruction du XVIe siècle.

 

 

 

La porte du collatéral : cette porte Renaissance en bois sculpté porte la date « 1773 ». Elle est classée Monument Historique, avec un décor précieux dont l'« engoulant » s'appuyant sur une tête de moine. Au-dessus, l'écusson est aux armes de Philippe de Moulins : croix ancrée, fleurs de lis et crosses.

 

 

 

La porte de la nef est surmontée d'un tympan avec console représentant un moine ou un paysan à demi-couché.

A l’intérieur, de gauche à droite

 

La chapelle du baptistère

Ses fonts baptismaux en calcaire datent de 1511.

Une peinture française du XVIIIe siècle représente l'apparition du Christ ressuscité à Marie-Madeleine.

Contre le mur, la pierre tombale d'Albert de Grandrye (autrefois située dans la nef, sous la chaire) date de 1532.C'était un notable moulinois appartenant à la grande noblesse depuis les Croisades, fils du grenetier du grenier à sel. Est gravé au trait un cadavre, se rattachant au réalisme morbide qui caractérise l'art funéraire aux XIVe et XVe siècles.

La statue en pierre (d'un atelier bourguignon, fin XVe siècle) représentant un bourgeois est la seule rescapée d'une série de 21, mutilées sous la Révolution. Sur les vitraux on voit saint Cyr avec sa mère sainte Julitte, et saint Jean-Baptiste, saint patron de l'église.

 

 

La chapelle du Sacré-Cœur. Autrefois dédiée à sainte Agathe, cette ancienne chapelle sépulcrale des Grandrye, puis des Robert, accueille une toile du Moulinois Charles Sallonnyer de la Motte qui a peint saint Jérôme rédigeant la Vulgate.

Les vitraux des années 1870 laissent contempler Marie au Cœur immaculé et Jésus au Cœur Sacré.

 

 

La chapelle saint Jean-Baptiste. Autrefois dédiée à saint Pierre et sainte Anne, ancienne chapelle des seigneurs du Mont de Diennes puis de ceux de Turigny.

L'autel du XIXe siècle est dédié à saint Jean-Baptiste. Sainte Anne, accompagnée de Marie enfant, et sainte Elisabeth ornent les vitraux.

Autrefois le caveau qui s'étend sous cette chapelle servait d'ossuaire où l'on déposait, en attendant de les monter dans les combles, des ossements retirés de la nef et du collatéral. C'est dans ce caveau qu'au XIXe siècle ont été retrouvées les 21 statues mentionnées dans la chapelle du baptistère.

 

 

 

La nef. La clé de voûte de la travée la plus proche du chœur porte un écusson qu'on ne peut pas attribuer.

Contre le pilier un grand Christ en bois polychrome (1804) est l’œuvre d'un atelier lyonnais. Les bancs datent de 1871, et la chaire sculptée, de 1881.

 

 

 

Le chœur. Plus étroit que la nef, il supporte le clocher.

Ses piliers à l'Ouest ont été renforcés. En 1600, le curé de Sermages, paroisse voisine, y est inhumé. Une toile représentant la Visitation provient de l'ancien séminaire de Moulins-Engilbert (années 1820).

 

L'abside :

 

 

 Le maître-autel, avec bas-relief de l'Agneau crucifère, date des environs de 1250.

 

 

 

 

Sur les vitraux néogothiques, très appréciés au XIXe siècle, de gauche à droite, on reconnaît saint Philippe et dessous saint Germain/saint Pierre et dessous, saint Martin, la Vierge Marie, Notre Seigneur Jésus Christ, saint Joseph/saint Paul et dessous, saint Gervais et saint Protais, et sainte Félicité, sainte patronne de la donatrice de ces vitraux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au-dessus de la verrière centrale, dans le remplage en flammes qui a donné son nom au gothique « flamboyant », subsiste le seul vestige des verrières du début du XVIe siècle, si réputées pour le fini du travail et la pureté des couleurs, détruites par les révolutionnaires. Il s'agit d'un Jugement Dernier d'inspiration flamande. En haut, le tribunal céleste avec le Christ Roi au sommet, plus bas à gauche, saint Pierre accueille les élus à la porte du paradis, à droite les démons tourmentent les damnés. Cette partie de la verrière, peu remarquée des visiteurs, est un joyau original de l'art du vitrail, classé monument historique en 1922.

 

   

 

 

 

 

La chapelle du Rosaire :

 

 

C'est la chapelle sépulcrale des Sallonnyer, dont on voit l'emblème sur des écussons, la salamandre, animal évoquant le courage, la loyauté, choisi par les Sallonnyer, organisateurs du flottage du bois vers Paris. Sur les vitraux, sont réunies la Vierge Marie et sainte Agathe, patronne des nourrices.

 

 

 

 

Le collatéral :

C'est l'ancienne collégiale qui était séparée de l'église paroissiale par un mur, abattu à la Révolution.

Dessous, s'étend la crypte où sont peut-être inhumés les chanoines. Les maçonneries entourant les vitraux modernes sont de style gothique rayonnant des XIIIe et XIVe siècles. Il s'agit peut-être, avec la crypte, d'éléments de la chapelle du XIVe siècle. L'autel, dédié à Notre Dame, date de 1860 environ. En se retournant, on remarque, au-dessus de la tribune, la verrière aux armes de Philippe de Moulins. On avance jusqu’au dernier pilier à droite et on le contourne en levant le regard. On découvre alors, sur une console en pierre autrefois polychrome (XIVe ou XVe siècle) un ange qui tend la partition à un joueur de luth.

 

 

 

 

 

 

 

 

La crypte :

Récemment rénovée, elle abrite une collection de statues très intéressantes :

saint Eloi (XVIe siècle) saint patron de nombreuses corporations (à  Moulins-Engilbert, ses adeptes sont groupés en confrérie), une religieuse (fin XVe siècle) de facture bourguignonne (Autun), sainte Anne et la Vierge (polychrome), sainte Agathe, bois polychrome (fin XVIIe siècle)....

 

 

 

 

Ouvrages de référence :

* Moulins-Engilbert à travers les temps, Albert RABION

* Le district de Moulins-Engilbert pendant la Révolution, Gabriel VANNEREAU

Moulins-Engilbert au XIXe siècle, Gabriel VANNEREAU

Moulins la République, Gabriel VANNEREAU

        « MA MAISON, dit Dieu, SERA DÉNOMMÉE

MAISON DE PRIÈRE POUR TOUTES LES NATIONS »

 Isaïe, 56, 7

 

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